Yoshimi Futamura est née à Nagoya en 1959.
Elle étudie la céramique à l’Ecole d’art de la Céramique au Japon à Seto de 1979 à 1981. Elle sort diplômée du Centre artisanal de Céramique de l’école Duperré à Paris en 1994. Deux ans plus tard, elle ouvre son atelier à Paris où elle vit et travaille depuis 1986.
« Je suis née et j’ai fait mes études de céramique au Japon. Ce background influence évidemment mon travail. Les belles transitions des quatre saisons, les fruits quelles apportent à l’archipel et parfois la peur des catastrophes naturelles. La vie est très liée à la nature au Japon, et nous apprenons à la respecter. Maintenant, depuis plus de trente ans, je vis à Paris. Ici, quand je trouve même une petite feuille dans la rue de cette grande ville, la nature continue de me donner de l’inspiration pour mon travail.
Et je n’oublie jamais de prier quand je ferme la porte de mon four…»
Yoshimi Futamura
(..) Traduire la vie tellurique des profondeurs de la terre, cette terre qu’elle traite avec une grande finesse pour exprimer en creux, une violence.
Violence de l’éclatement de l’argile sous la chaleur, que traduit l’engobe craquelé du lait blanc de porcelaine laissant apparaître, dans un contraste saisissant, le noir de l’argile sous-jacent, violence des déformations et des affaissements subis, sous l’effet de la chaleur, par les formes régulières initiales, violence enfin du résultat formel, proche des calcinations ou des dégradations organiques, sortes de champignons, d’écorces, de putréfactions nobles, qui confèrent à ces oeuvres une charge dramatique forte.
De cette esthétique de la transformation se dégage une grande vérité, une forme de questionnement du temps et de son effet sur la matière, ici figée dans une phase de sa disparition, magnifiant le vide, l’absence, le creux, au coeur du vivant en mutation.