Douai
L’artiste va mener avec les collégiens et écoliers du réseau REP + de Frais-Marais un projet intitulé « Kioku » (mémoires). Elle va également rencontrer et travailler avec les partenaires du réseau : Arkeos, l’École d’art de Douai, la ville de Douai, l’association Le Non-Lieu et le centre social, avec lesquels elle organisera un parcours de création.
Rencontre avec Yoshimi Futamura, céramiste contemporaine, en résidence d’artiste à Frais-Marais
Yoshimi Futamura, céramiste contemporaine de renommée internationale, est venue à la rencontre de 140 élèves du réseau Gayant à Frais-Marais. En résidence d’artiste jusqu’au 28 Mai, elle va réaliser avec les enfants une œuvre collective grand format qui sera exposée au musée Arkéos.
Née à Nagoya, au Japon, Yoshimi Futamura y a étudié la céramique avant de poursuivre sa formation à Paris, où elle s’est rapidement installée et a ouvert son atelier quelques années plus tard. Ses œuvres sont exposées dans des musées et galeries du monde entier. Une d’entre elles avait d’ailleurs trouvé sa place au musée Arkéos à l’occasion de l’exposition « De Briques… » Cette passion de la céramique, elle la cultive depuis toute petite. Et c’est à quatorze ans seulement qu’elle a pris la décision d’en faire son métier, contre l’avis de ses parents.
Le travail de la terre
Yoshimi Futamura travaille la terre selon la tradition des grands maîtres japonais.
« Au Japon, on considère que la terre est vivante, elle représente un dieu, comme chaque élément de la nature. »
Dans son art, trois éléments sont essentiels : le four, la technique et la terre. Terre qu’elle manipule avec délicatesse et respect : « au Japon, on considère que la terre est vivante, elle représente un dieu, comme chaque élément de la nature. Parfois, pendant la cuisson de mes œuvres, je prie, et à l’ouverture du four, je découvre un résultat qui dépasse mes espérances ». Interrogée sur ses sources d’inspiration, l’artiste évoque son profond respect de la nature, et sa passion des voyages.
Une expérience unique
Yoshimi Futamura a particulièrement apprécié sa découverte des anciennes cités minières, dont l’architecture de briques fait écho à son travail : « Au Japon, nos maisons sont très différentes ». Pour sa première visite en pays minier, la céramiste a choisi de travailler avec des enfants : « leur spontanéité et leur créativité m’apportent un grand plaisir, j’espère avoir avec eux beaucoup d’échanges ». C’est en collaboration avec 140 élèves du réseau Gayant de Frais-Marais qu’elle va réaliser une grande œuvre collective sur le thème de la mémoire à travers la presse, qui sera exposée au musée Arkéos dès le 28 Mai.
« Kioku » sera un grand mur composé de plaques en argile. Chaque participant, après avoir malaxé la terre et fabriqué sa plaque, laissera dans la terre la trace de sa main et en même temps son énergie positive. Des morceaux d’articles de journaux seront également placés sur les plaques car pour Yoshimi Futamura : « le journal signifie tout dans notre société : politique, économie, sport, bonnes et mauvaises nouvelles. Après cuisson des plaques, on ne peut évidemment plus les lire mais il reste comme une mémoire dans la terre ». Cette semaine, l’artiste a rencontré les élèves, des parents, les choristes du collège, les Blaedies du centre social. Elle leur a raconté son pays natal, son parcours artistique, ses sources d’inspiration, ses techniques…
Des ateliers de création
L’auditoire s’est montré très attentif, intéressé et curieux. Les ateliers de création vont débuter la semaine prochaine au musée Arkéos. « C’est le troisième mur que je crée, mais le Kioku de Douai sera le plus beau ! », explique Yoshimi Futamura. Le vernissage de l’œuvre collective aura lieu le lundi 28 mai à l’auditorium d’Arkéos en présence de Yoshimi Futamura et des publics ayant participé.
D’ici là, c’est une expérience unique qui attend les enfants de Frais-Marais.
Cette résidence d’artiste est cofinancée par le collège Gayant (Fondation Égalité des Chances), la Ville de Douai, le Département du Nord et la CAD.